Causes, symptômes et traitements du Kératocône
Le kératocône est une déformation de la cornée, qui passe d’une forme sphérique à une forme conique. Le mot kératocône, d’origine grecque, signifie « cornée conique ». Cette pathologie se déclare souvent vers la fin de l’adolescence. La conséquence est une dégradation de la vision, la vue est brouillée et déformée et mauvaise de loin. L’atteinte est plus ou moins importante selon la déformation de la cornée. Quels sont les causes, symptômes et traitements de cette maladie. Explications.
Qu’est-ce que le kératocône ?
Le kératocône qui n’est pas contagieux est une maladie oculaire non inflammatoire, dans laquelle la partie impactée est la cornée. La cornée est la lentille transparente qui recouvre l’iris et la pupille. En cas de kératocône, la cornée subit une déformation : elle prend une forme d’un cône et devient de plus en plus mince et irrégulière. La maladie atteint en général les deux yeux de manière différente et survient de façon progressive.
Cette pathologie touche autant les hommes que les femmes. Elle survient dans 82 % des cas à la fin de l’adolescence, entre 10 et 20 ans. Cependant, elle peut se déclarer également plus tard.
Quelles sont les causes de cette maladie oculaire ?
Cette maladie est connue depuis près de 300 ans, néanmoins ses causes sont encore inconnues. Le mécanisme consisterait en une dégradation excessive et anormale du collagène qui constitue la base du tissu de la cornée.
Il s’agit probablement d’une maladie génétique, même si aucun gène n’a encore été identifié à ce jour. Des recherches sont en cours pour déterminer le ou les gènes impliqués. Cette hypothèse est appuyée par le fait que, souvent, plusieurs membres d’une même famille sont atteints et la maladie se développe dans 90 % des cas dans les deux yeux. En effet, on retrouve un antécédent familial de kératocône dans 20 % des cas.
Par ailleurs, la présence d’un terrain allergique est retrouvée chez des patients qui souffrent également d’un eczéma et/ou d’une conjonctivite allergique. Il est également très probable que les hormones au moment de la puberté viennent jouer un rôle dans le développement de la pathologie, car le kératocône apparaît après la puberté.
Quels sont les symptômes du kératocône ?
Les effets du kératocône varient selon les individus et peuvent être de légers à graves. Il impacte et réduit considérablement la vision et touche comme nous l’avons vu les deux yeux dans la majorité des cas. Toutefois, il est souvent asymétrique, c’est-à-dire qu’il ne touche pas les deux yeux de la même façon.
Les premiers symptômes du kératocône sont :
- une vision floue (sensation de brouillard), le plus souvent en vision de loin (myopie) et/ou une vision déformée (astigmatisme) ;
- une vision déformée
- une baisse rapide de l’acuité visuelle
- des éblouissements, une sensibilité excessive à la lumière
- un changement de vision (vision mal corrigée par les lunettes ou difficultés d’adaptation aux lentilles) ;
- une fatigue visuelle, des maux de tête.
Cette maladie oculaire est souvent découverte au cours d’un bilan ophtalmologique pour une baisse de vision non corrigible par des lunettes. Lors de l’examen, l’ophtalmologiste constate souvent une topographie de la cornée anormale.
Quel est le traitement du kératocône ?
S’équiper de lunettes ou de lentilles
Le premier traitement est de s’équiper de lunettes pour corriger les troubles de la vision. Cela suffit pour environ 15 % des patients. Cependant, les lentilles sont le traitement de choix pour une majorité de patients, en raison de l’interface créée avec le film lacrymal. Ces dernières permettent en effet de gommer les irrégularités de la cornée. C’est le traitement le plus utilisé, puisqu’il concerne la moitié des malades.
Opération de chirurgie cornéenne
En cas d’intolérance aux lentilles ou si la vision reste insuffisante, le recours à la chirurgie sera nécessaire. Il existe plusieurs options :
Première option : réaliser un crosslinking du collagène cornéen qui va ralentir la déformation de la cornée et stabiliser le kératocône. La procédure consiste en un grattage chirurgical de la cornée suivi d’un traitement par vitamine B2 et UV.
Deuxième option : la mise en place d’anneaux intra-cornéens. Il s’agit de petits demi-cercles en plastique qui vont être introduits dans l’épaisseur de la cornée afin de la renforcer et aplatir le cône afin de diminuer la déformation.
Troisième option : dans les cas les plus sévères, la greffe de cornée. Elle consiste à retirer la majeure partie de la cornée endommagée et de la remplacer par la cornée saine d’un donneur décédé. Cette opération est le dernier recours et concerne seulement 1 % des patients.
Il est conseillé d’effectuer un examen ophtalmologique régulier si vous avez des facteurs de risques !